Un neurochirurgien dans chaque village.

Quand j’étais petit maman me parlais dans les années 1955 très souvent avec une admiration à peine contenue des progrès de l’hygiène et de l’amélioration de l’état de santé général. Aussi des progrès apportés à la médecine par la stérilisation des instruments et plaies comme prôné par Louis Pasteur au siècle précédent. La venus et le développement des antibiotiques à mettre au crédit de Sir Alexander Fleming qui s’aperçut par accident des bienfaits de certains champignons ce qui mena à la pénicilline était aussi un fait souvent relaté par maman. À cette époque, les intellectuels bien pensants dont maman faisait partie glorifiaient les développements de la médecine et de la biologie qui révolutionnaient les vies. Combien avant cette époque, de femmes mouraient en couches, comment le taux de mortalité infantile était élevé. De 400 décès pour 1 000 naissances en 1850 à 50-100 décès pour 1 000 en 1950 jusqu’à 5 pour 1 000 maintenant. Et tout cela du à la découverte et l’utilisation massive des antibiotiques et d’une hygiène compulsive. Toute médaille a un revers, une hygiène promue par le commerce nous a conduit à une sur consommation de nombre de produits d’hygiène qui ont créé un environnement microbien si pauvre que le système immunitaire de beaucoup ne s’y développe plus et alors, sont apparues une foule d’allergies et de malfonctions immunitaires dont on ne sait plus si elles sont dues à une mauvaise éducation de notre corps ou bien a l’exposition à de nouveaux polluants, sans compter le gaspillage relié à la peur phobique des bibites. Il faut jeter la tartine tombée par terre, surtout ne pas la manger c’est un grave risque sanitaire. Autrefois les petits tout barbouillés et morveux jouaient dans le carré de sable où le chien avait fait pipi avant le dernière pluie et mangeaient leur tartine de confiture échappée quelques minutes auparavant. Aujourd’hui l’éducatrice en garderie veille sur les petit trésors lingette sanitaire et Kleenex à la main prête a intervenir et à appeler l’ambulance pour quelques gouttes de sang sur un genou éraflé. Nos médecins, pour satisfaire leurs patients éduqués à la consommation, ont tellement prescrits d’antibiotiques que les bibites se sont adaptées et que ceux ci sont devenus inefficaces, si bien que que certaines infections ne sont plus traitable et entraînent la mort, ou d’énormes coûts de santé. Oui la science va probablement trouver des solutions , mais la sagesse et l’éducation auraient elles été une manière plus responsable de nous comporter.

Le Québec est un grand pays constitué de quelques grands centres environ 6 agglomérations urbaines d’importance et 1000 municipalités et villages, certains à des centaines de kilomètres d’un centre d’importance. Environ 4 Millions d’habitants dans la grande région de Montréal pour 9 Millions d’habitants qu Québec. Donc, plus de 50% de la population choisit de vivre loin des grands centres.

Notre système de santé, que je crois malgré les critiques, l’un des meilleurs et généreux au monde s’est construit pour essayer de fournir les meilleurs services possible à nos Québécois et nous payons tous plus ou moins également nos impôts pour se le payer, cependant est il raisonnable de penser que le citoyen de Chutes des passes puisse compter sur les mêmes services ambulanciers et médicaux que celui du quartier Hochelaga, soit une ambulance le transportant en quatre minutes ou moins dans un super centre hospitalier, et pourtant il paye plus ou moins les mêmes impôts. Et que dire de nos frères autochtones en territoire éloigné. Même si notre lieu et notre milieu de naissance nous impose des contraintes une marge de choix existe pour tous et le citoyen de zones éloignées profite d’un certain nombre d’avantages pour lesquels il souhaite rester dans son coin de pays, ce qui implique qu’un système de santé bien géré ne pourra pas lui offrir ses services de la même manière qu’à Montréal. Mais il faut de la créativité, de l’imagination, des managers et des comptables ouverts et créatifs, certains pays le semblent plus que nous. Il semble que la Suisse qui est un petit pays mais très accidenté intègre à son système ambulancier des transports en hélicoptère et en avions adaptés , dont les frais sont couverts par leur assurance santé. Ce type de services est une rare exception au Québec mais il mériterais d’être beaucoup plus largement considéré en particulier pour nos régions excentriques. Nos comptables et administrateurs pourraient ils se pencher sur la ¨rentabilité¨ possible d’un un tel service complémentaire. Bien sur il y aura toujours quelques jours par an ou la météo rends ces services inutilisable , mais c’est aussi vrai pour le transport routier. Il faut aussi s’assumer, lorsque j’étais petit pendant des vacances d’été au lac Ste-Anne , un sous chantier de Hydro-Québec lors de la construction des grands barrages, localisé à quatre heures de route forestière de toute civilisation, je m’étais entré un clou rouillé dans le pied en jouant sur un tas de bois. Pas de service d’urgence, pas de médecin, à une époque ou les enfants étaient moins rares qu’aujourd’hui. L’infirmier du camp ne disposant pas de plus de ressources, m’avait soumis à plusieurs jours de trempage du pied à l’eau bouillante additionnée de quelques gouttes d’eau de javel et ça a fonctionné, j’ai pu terminer mes vacances d’été avec papa et maman dans cet extraordinaire environnement sans infection ni tétanos. Est-on devenus des bébés gâtés ? En 2017 un terrible incendie à la résidence Havre de L’IsleVerte, près de Rivière-du-Loup, a fait 32 morts de personnes âgées. Dans une montée d’adrénaline politique, le gouvernement d’alors a imposé l’installation de gicleurs aux résidences pour personnes âgées (RPA). La conséquence en a été la fermeture de centaines de petites RPA et par conséquent la concentration des aînés dans de grandes résidences conformes aux normes Combien cette concentration a-t-elle occasionné de morts supplémentaires pendant la COVID19, probablement beaucoup plus que 32. Il faut de la créativité, de l’imagination, des managers et des comptables ouverts et créatifs. Il y avait d’autres moyens de protéger les résidents des incendies que les gicleurs, pour un coût bénéfice socialement plus acceptable. Les émotions nous amènent a prendre des décisions irréfléchies au-delà du premier degré. Doit on exiger la présence d’un neurochirurgien et autre spécialiste dans chaque village ? Notre créativité devrait elle mieux être mise a profit, nous avons un nombre important de jeunes cerveau au Québec, le leadership de nos décideurs devrait les stimuler a prendre de meilleures décisions pour notre futur.